L’apothicairerie : l’ancienne pharmacie aux milles secrets

A deux pas du monastère royal de Brou, derrière les grands murs de pierre de l’Hôtel-Dieu, se cache l’apothicairerie, l’une des plus grandes de France.
L’ancienne pharmacie hospitalière est toujours à son emplacement d’origine.
Des religieuses augustines y officièrent jusqu’en 1824, avant qu’elle ne ferme définitivement ses portes en 1963.
L’apothicairerie présente trois pièces remarquablement conservées et restaurées.

Le laboratoire : là où tout se transforme

C’est l’un des rares laboratoires encore ouverts au public et en parfait état de fonctionnement.
C’est dans cette pièce que les religieuses concoctaient leurs préparations.
Le très ancien pressoir laissait couler huiles, jus et sirops sur la pierre de marbre.
Les mortiers servaient à réduire certaines matières en poudres fines.
Les alambics distillaient, le fourneau en fonte chauffait infusions et décoctions.
Le col de cygne en laiton, joliment ouvragé, desservait les récipients.

L’arrière-boutique : une bibliothèque des savoirs

Elle servait pour le stockage des matières premières.
La pièce recèle d’intéressants ouvrages (livres de sciences, recettes, codex et autres encyclopédies) datant du XVII au XXème siècle.
Couvertures en cuir et lettres dorées s’alignent dans la bibliothèque Louis-Philippe.

L’officine : une pièce magistrale

Sur les rayons en bois verni, plus de mille contenants sont exposés.
Boîtes, verrines et pots en faïence sont encore emplis, pour la plupart de leurs substances curatives d’origine.
Tout est resté intact. Sous les couvercles, menthe, citron, fleurs d’oranger mais aussi des remèdes étranges (chair de vipère, corne de cerf, yeux d’écrevisse…).
Visiter cette apothicairerie, c’est remonter le temps. Les bénévoles sont intarissables et vous embarquent avec passion dans ce lieu incontournable du patrimoine burgien.

Visite le samedi à 14h30
Visite supplémentaire le mardi à 10h30 (juillet-août)
Durée 1h30
Tarif adultes : 6 euros
Carte Cézam : 5 euros
Tarif enfants (de 6 à 12 ans) : 2 euros

Apothicairerie et expression : dorer la pilule

Depuis des siècles, la médecine a recours aux pilules pour soigner les malades.
Afin de faciliter leur absorption, de limiter leur goût souvent horrible et d’éviter qu’elles ne collent entre elles, les apothicaires ont eu l’idée de les enrober. Dès le XVIIe siècle, différentes méthodes étaient employées pour cet enrobage.
L’une d’elle consistait à utiliser une fine couche de sucre.
L’autre, à recouvrir la pilule d’une mince pellicule d’or. C’est donc à cette époque que l’expression « Dorer la pilule » est apparue dans le langage courant pour désigner le fait d’enjoliver les choses, de leur donner une apparence trompeuse pour mieux faire avaler la pilule, au propre comme au figuré.