Le Temple de Mercure
Le temple de Mercure au sommet du Puy de Dôme
Si l'on a l'habitude depuis le sommet du Puy-de-Dôme, avec bonheur, de s'émerveiller de l'alignement de la Chaîne des Puys et de la vue à 360° offerte au visiteur, et, avec habitude, de l'antenne qui surplombe le sommet, modelant son relief si caractéristique, on soupçonne moins l'histoire et l'importance du site. Pour ce faire, il faut remonter plusieurs siècles en arrière et se replonger dans l'histoire des Arvernes. Au IIe siècle, le plus grand temple de montagne de la Gaule romaine se trouve au sommet du Puy-de-Dôme ! Principalement dédié à Mercure, ce grand sanctuaire à terrasses est un haut-lieu de pèlerinage. On y accède depuis l'agglomération du col de Ceyssat, située au plus haut point de la voie Agrippa. À voir le détail sur le site du Conseil départemental du Puy-de-Dôme.

Un temple à la hauteur du puissant peuple Arverne.

Il ne s'agit pas ici de chauvinisme, même si les Auvergnats sont fiers de leur région, mais de faits historiques. On les connaît à travers l'histoire de France et l'épopée de Vercingétorix, avec en particulier la victoire de Gergovie sur les légions romaines et César. Mais les Arvernes ont surtout été l'un des peuples les plus puissants des Gaules. Ce temple, visible de très loin, était un lieu de culte, mais aussi, certainement une démonstration ostensible de leur toute-puissance.

Un espace muséographique accessible gratuitement.

Découvert au 19e siècle, les fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour les fondations du temple. L'Espace Temple de Mercure, accessible gratuitement à tous en haute saison, il est fermé depuis fin octobre pour la saison hivernale, permet de découvrir l'histoire des fouilles et du sanctuaire dédié à Mercure. Pourtant, une fois en haut, on se demande ce que sont tous ces bâtiments et puis on les oublie vite, comme obnubilé par les vues et les paysages splendides qui se découvrent. On déambule alors aux quatre points cardinaux du sommet, selon ses envies, le regard au loin. Pourtant l'histoire du temple, partie intégrante du site le plus visité d'Auvergne ne se limite pas aux vues époustouflantes qu'il offre. Se replonger dans l'histoire de nos ancêtres est passionnant même s'il faut faire preuve d'imagination pour imaginer ce à quoi ce sanctuaire, ressemblait. Il faut imaginer les nombreux pèlerins et leur ébahissement une fois au sommet. De quoi impressionner fortement même les plus téméraires.

Pas de reconstruction.

L'objectif n'est pas de reconstruire le temple d'une part parce que sa forme originelle est basée sur des interprétations archéologiques et, car ce n'est pas un objectif. Les pierres et murs ainsi reconstitués, le sont uniquement pour donner une idée au visiteur de ce que le temple a pu représenter à son époque. À terme, une fois les fouilles terminées, on pourra déambuler sur les vestiges protégés et répertoriés. Des aménagements sont en cours en ce sens. Après tout, il n'y a rien de mieux que de pouvoir laisser vagabonder son imagination et tenter de se mettre à la place du pèlerin gaulois découvrant ce site, un peu comme chacun d'entre nous lorsque l'on arrive au sommet, avec le panoramique ou en escaladant le chemin des Muletiers ou celui des Chèvres, les deux seuls itinéraires possibles à pied. On a longtemps imaginé que les grottes découvertes à proximité, Clierzou, Sarcouy, ont été formées suite à l’extraction des roches pour la construction du Temple de Mercure. Le dernier développement tend à prouver qu’il n’en est rien. Les pierres ayant servi à l’édification du sanctuaire, proviennent du cratère Killian, à proximité immédiate du chemin des Muletier, l’itinéraire le plus accessible pour accéder au sommet.

Un petit truc en plus ?

S’imaginer prendre en photo le temple ne sera jamais possible puisque celui-ci restera à l’état de fondation avec quelques murs pour exemple de son aspect originel. Il n’empêche pas d'intégrer ce qu’il en reste dans les prises de vue est plutôt sympa et impactant. Avec le Sancy en arrière-plan, surtout lorsque la neige commence à recouvrir les sommets du massif. Bien entendu, il faut être courageux pour prendre le chemin des Muletiers, tôt en fin de nuit, pour être aux premières loges lorsque le soleil va se lever. C’est le moment de bénéficier d’une superbe lumière dorée sur le temple et la Chaîne des Puys. Avec un peu de chance, la neige et le givre rendront les photos originales.
D'autres photos du sommet du Puy-de-Dôme sont visibles ici.