Plateau de l'Aubrac vu depuis le "Puech" d'Alcorn et sa croix (environs de Laguiole)
Plateau de l'Aubrac vu depuis le "Puech" d'Alcorn et sa croix (environs de Laguiole)
Aux limites des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon, le haut plateau de l'Aubrac, en nord Aveyron, s'étend dans le sud du Massif central aux confins de trois Départements : l’Aveyron, le Cantal et la Lozère. Il est délimité au sud par le Lot, à l’ouest et au nord par la Truyère. La rivière Colagne et le petit bassin d’Aumont-Aubrac traversé par l’A75 marquent sa limite orientale avec la Margeride. Le plateau de l’Aubrac comprend le massif volcanique le plus méridional du Massif central.

Un paysage aux courbes ondulées

Les Monts d’Aubrac, d’une superficie de 2 282 km², dont les sommets culminent à plus de 1 300 mètres et jusqu’à 1 469 mètres au Signal de Mailhebiau, présentent un paysage vallonné avec une morphologie d’ensemble assez douce et ondulée, comprenant une succession de cuvettes et de vallons, de croupes et de buttes molles.

Dans la partie nord du haut plateau, le relief s’adoucit : la Viadène et la Haute Viadène prolongent vers l’ouest le haut plateau de l’Aubrac avec une altitude qui décroît assez lentement du nord-est (1 100 mètres dans la Haute Viadène) vers le sud-ouest (700 mètres dans la Viadène).

Le rebord du plateau est abrupt : la Truyère coule à 300 mètres d’altitude environ et dessine un paysage de gorges qui isolent nettement le plateau de l’Aubrac des régions environnantes.
Les pentes fortes des vallées et de la Truyère sont boisées, tandis que sur le plateau, les activités agricoles ont de longue date façonné un paysage herbager.

Le Plateau compte de nombreuses vallées largement ouvertes où circulent les cours d’eau qui prennent leur source sur les Monts d’Aubrac. Le Bès est le principal cours d’eau du Plateau. Il s’écoule du sud au nord sur plus de 65 kilomètres depuis sa source au Signal de Mailhebiau pour rejoindre la Truyère au niveau de la retenue du barrage de Grandval (Cantal).

Les glaciers ont aussi laissé comme trace de leur passage des dépressions marécageuses (localement appelées ''sagnes''), parfois occupées par des tourbières. L’excès d’eau dans ces zones limite l’accès aux terrains. Certaines de ces dépressions ont été drainées, les rendant accessibles au bétail.

Un climat de type montagnard

L'ensemble du plateau est soumis à un climat de type montagnard, plus rude sur les Monts d’Aubrac et le plateau oriental qui sont situés à une altitude supérieure à 1 100 mètres, que dans la partie occidentale du plateau, qui est située au-dessous de 1 100 mètres d’altitude et qui bénéficie de l’influence océanique.

Le climat montagnard froid des Monts d’Aubrac est marqué par un hiver long avec un manteau neigeux qui peut couvrir la zone régulièrement. Les dernières gelées s’observent jusqu’en juin et les plus précoces peuvent survenir dès le mois d’août.

Les flancs sud et sud-est et la vallée du Lot bénéficient d’un climat plus doux grâce d’une part à un effet protecteur du plateau et de l’encaissement vis-à-vis des influences climatiques septentrionales et d’autre part, grâce à des influences méditerranéennes.
Les températures sur l’Aubrac sont froides, d’autant plus que l’altitude est élevée : à Nasbinals (1 080 m), sur le haut plateau, les températures moyennes de janvier et février sont négatives et le maximum estival en juillet ne dépasse pas 15 °C, tandis que dans la partie occidentale de l’Aubrac, à Laguiole (868 m), la température moyenne en hiver reste positive et la température moyenne la plus élevée est de 17 °C en juillet.

Un riche patrimoine naturel

Par les conditions de milieu particulières en Aubrac et les activités mises en œuvre, le territoire présente un patrimoine naturel remarquable et une biodiversité ordinaire importante : zones humides avec pelouses, landes, zones rocheuses et forêts. La diversité floristique et faunistique y est élevée.

Les sites Natura 2000 occupent la plus grande surface et se regroupent en deux types : les sites du haut plateau issus de la directive ''Habitats Faune Flore'', où les mesures de gestion visent la préservation d’habitats prairiaux, de zones humides et d’espèces emblématiques, et les sites des Gorges de la Truyère et de la vallée du Lot issus majoritairement de la ''directive Oiseaux'', où les mesures de gestion visent la préservation des oiseaux et des chiroptères d’intérêt patrimonial ou d’espèces patrimoniales inféodées aux milieux aquatiques, comme la Lamproie de Planer.